Les penseurs chinois comme guides du gestionnaire

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Déclic pour une série d’articles

L’histoire de la civilisation chinoise est très riche en savoir, mais malheureusement, elle nous est presqu’inconnue à nous occidentaux qui sommes plutôt centrés sur notre propre histoire.

Par exemple, tout le monde connait le nom de Confucius, mais qui peut me dire ce qu’il a dit?

À l’époque qu’on appelle « Printemps automne » (700 à 500 av. JC) et celle des « Royaumes combattants » (500 à 200 av. JC), le territoire était morcelé en plusieurs petits royaumes qui se faisaient la guerre. Cette période de trouble en fut aussi une d’effervescence pour la philosophie et les penseurs. On parle d’une centaine d’écoles créées à cette époque. Ces penseurs chinois ont développé une vision du monde aussi riche que diversifiée.

En suivant un cours en ligne sur la civilisation chinoise donné par l’université d’Harvard, j’ai fait un survol des écrits de plusieurs penseurs chinois. En étudiant leurs pensées, je me suis dit que certains en aurait beaucoup à apprendre aux gestionnaires d’aujourd’hui. C’est cela qui m’a donné l’idée d’écrire une série d’articles sur les penseurs chinois, tout cela, sous la perspective de ce qu’ils peuvent apporter à un gestionnaire d’aujourd’hui. Je commencerai cette série avec le penseur chinois le plus connu de tous, c’est à dire Confucius.

Qui est Confucius?

Confucius de son nom latinisé (en chinois « Kong zi » ) a vécu selon la légende de 550 à 471 av. JC.

800px-Konfuzius-1770Il est le penseur qui a le plus influencé la civilisation chinoise. Une partie importante de sa pensée est répertoriée dans un livre intitulé Les Entretiens de Confucius. Après sa mort, sa doctrine, le confucianisme, fut élevée par les empereurs au rang de véritable religion d’État. On le présente comme le premier éducateur de Chine.  Il a été populaire jusqu’au XXe Siècle, jusqu’à ce qu’il soit complètement écarté lors de la révolution culturelle de Mao. Depuis le début du XXIe siècle, sa pensée revient en force en Chine.

Qu’est-ce que nous a enseigné Confucius?

À 15 ans, Confucius a fait le vœux de donner sa vie à l’apprentissage, mais non l’apprentissage pour obtenir des richesses ou des faveurs, l’apprentissage pour lui même en soi, le seul qui vaille selon ce dernier.

Confucius se questionne sur la différence entre l’être humain et les autres créatures de la nature. Pour lui, l’humain a cela de différent qu’il est capable d’apprendre et aussi qu’il réalise des rituels. Le rituel est central dans la pensée de Confucius.

En exécutant un rituel, l’humain s’imprègne d’un rôle et c’est ainsi qu’il s’insère à l’intérieur de la société et devient humain.

Le rituel cimente la société car il met de l’avant une culture et des valeurs partagées. Mais attention, certaines personnes peuvent usurper les rituels, c’est pourquoi pour développer son humanité, l’humain doit adopter la bonne attitude et accomplir les rituels de façon sincère.

Confucius accorde beaucoup d’importance aux rôles de chacun et aux comportements qui doivent aller avec ceux-ci. Par exemple le rôle d’un père vis à vis son fils ou celui du maître vis à vis son élève.

Pour Confucius, c’est l’apprentissage journalier par des exercices répétés qui permet à l’humain de développer jour après jour son humanité. Pour illustrer cette façon de faire, je donnerai un exemple présenté dans l’émission radiophonique les chemins de la connaissance.

Si vous avez vu le film Karaté Kid, vous vous rappellerez peut-être que M. Miyagi avait prescris à son élève, Daniel, une série de tâches répétitives en lui imposant une manière de faire rigide, une répétition constante d’un même mouvement. Après quelques temps, Daniel se fâcha et se questionna sur les véritables intentions de son maître. C’est ainsi que M. Miyagi en l’amenant dans un combat simulé, lui montra comment cela l’avait fait progresser.

Cette façon d’apprendre par la rigueur et des exercices à répétition est spécifiquement ce que prescrit Confucius.

Que devrait faire un gestionnaire qui veut suivre les conseils de Confucius?

Le gestionnaire qui veut suivre les conseils de Confucius devrait tout d’abord prendre son rôle au sérieux et s’assurer que son équipe en fasse de même. Il devrait s’assurer de toujours agir de la façon dont on s’attend qu’un chef d’équipe, superviseur, président ou directeur… agisse. Il devrait s’inspirer de modèle à cet égard. Cela devrait se refléter dans les moindres détails, la façon de s’habiller, la façon de se tenir, la façon de s’adresser aux autres.

C’est uniquement en prenant à cœur son rôle avec une attitude sincère que le gestionnaire peut devenir un bon gestionnaire.

Aussi, ce gestionnaire devrait s’imposer une discipline rigoureuse en effectuant des exercices journaliers pour apprendre continuellement et développer ses compétences dans toutes les sphères de son travail. Il devrait exiger cette même discipline à son équipe.

Ce gestionnaire devrait accorder une importance particulière aux rituels communs à la société ou propre à l’organisation. Par exemple :

  • saluer sincèrement chaque personne qu’il croise sur son passage
  • serrer la main en regardant dans les yeux
  • faire les présentations d’usage
  • écouter lorsque quelqu’un parle
  • répondre lorsqu’on lui adresse la parole
  • ne pas tolérer qu’un subalterne lui manque de respect ou manque de respect à quelqu’un d’autres
  • souligner les anniversaires, les réussites, les arrivées, les départs à la retraite…
  • aller au salon funéraire lorsque le proche d’un collègue meurt
  • respecter la hiérarchie et l’ancienneté
  • respecter la dignité des autres
  • respecter les traditions de l’entreprise.

C’est donc, en effectuant de petits gestes qui peuvent paraître de l’extérieur banals qu’un gestionnaire démontre qu’il prend son rôle au sérieux et c’est la somme de ces gestes qui permet de construire une communauté cohérente et harmonieuse à l’intérieur d’une équipe ou d’une organisation.

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Pour ceux qui veulent aller plus loin

Voici la vidéo de Chinax, un projet de l’université Harvard, où le professeur Peter Bol explique la fonction du rituel selon Confucius.

Photo à la une, temple taoïsme, Taiwan 2015, prise par Jérôme Guy.

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