Je vous présente Jocelyn, il vient d’être embauché pour un nouvel emploi : chef de service dans une grosse compagnie.

À la suite de son embauche, Jocelyn commence à rêver : le gros bureau en haut d’une tour, son nom sur la porte, un gros salaire, une voiture sport. Il se voit comme un leader qui va diriger son équipe vers les sommets.

La première journée de travail se passe bien. Il rencontre son supérieur, un monsieur bien important. Puis son équipe, une belle gang jeune et dynamique.

Au fur et à mesure que les jours passent, le travail devient plus difficile. La lune de miel est vite terminée. Jocelyn commence à recevoir des demandes pressantes de son équipe : augmentation de salaire, horaires plus flexibles, des délais pour la remise de certains livrables, plus de consultation auprès du personnel…

Il reçoit aussi des demandes de son supérieur : augmentation de la productivité, diminution des coûts, diminution des absences…

Jocelyn se sent pris entre deux feux, il est incapable de réconcilier deux positions complètement opposées, il se demande comment régler cette situation. Peu importe comment il agira, il fera des mécontents. Pour lui, ça ressemble un peu à un travail d’équilibriste, mais il semble qu’il n’a pas été embauché pour travailler dans un cirque.

Comment Jocelyn peut-il se sortir de cette situation?

Il arrive régulièrement qu’un gestionnaire soit dans cette situation, pris entre deux positions irréconciliables, en conflit entre la loyauté pour son supérieur et la solidarité avec son équipe. Il est primordial pour ce gestionnaire d’agir stratégiquement pour se sortir d’un tel conflit. Je vous propose d’examiner quelques solutions pour tenter de régler le cas de notre ami Jocelyn.

Le punching bag

Il s’agit d’être celui qui reçoit les coups, de les encaisser et d’attendre que la tempête passe. Il en faut bien un et Jocelyn pourrait se sacrifier pour la cause.

À bien y penser, ce n’est pas trop tentant de ne rien faire pendant qu’on reçoit des coups et en plus, si l’on ne fait rien, certains peuvent y prendre goût et la tempête risque de durer longtemps.

Le pitbull

Il s’agit de répondre à toutes les commandes du boss et même plus sans se soucier des conséquences que ses actions auront sur les employés.

C’est une grande avancée par rapport à la position du punching bag : au lieu de recevoir les coups, il va les donner.

Au fond, cela pourrait paraître légitime, il a été engagé par le boss, c’est son supérieur, c’est à lui qu’il doit plaire.

Bien que tentant, je ne suis pas certain que cela corresponde à l’idéal de Jocelyn. Je ne crois pas qu’il va bien dormir le soir, je crois qu’il va vite se faire des ennemis et bonne chance pour le climat de travail.

L’agent syndical

À l’inverse du pitbull, il pourrait jouer à l’agent syndical et défendre toutes les demandes de l’équipe devant l’employeur.

Son équipe va l’aimer c’est certain, mais à l’inverse son supérieur va le détester et bonne chance pour garder un emploi.

Le médiateur

Il s’agit de trouver des arrangements pour sortir du conflit. Ça ressemble un peu au travail d’équilibriste. Les tâches sont les suivantes :

• Innover
• Penser à des solutions gagnant-gagnant
• Écouter, demander des avis
• Prendre en considération les points de vue de chacun
• Présenter le point de vue de l’un et de l’autre
• Proposer des compromis
• Convaincre les employés
• Convaincre le supérieur.

C’est beaucoup de pain sur la planche pour Jocelyn et ça demande de fortes habiletés interpersonnelles, mais je crois que c’est la seule solution viable à long terme.