Je vois passer régulièrement sur les réseaux sociaux plusieurs informations à propos des leaders. Prenez par exemple cette image où l’on fait la différence entre un «boss» et un «leader».
Dans cette figure, on dresse le portrait d’un « boss » qui serait un être méchant, autoritaire et centré sur lui-même. À l’opposée, un «leader» qui serait aimable et totalement désintéressé. Comme si Jésus était descendu sur terre pour gérer une entreprise. Personnellement, si ce genre de personne existe, moi je ne l’ai jamais rencontré au sein d’une entreprise, même si je dois admettre que j’ai rencontré certaines personnes avec des qualités humaines extraordinaires.
On aimerait bien suivre l’exemple du leader en question, mais ce serait oublier que nous sommes dans un monde où il y a des loups et des moutons.
Des loups qui sont prêts à vous manger tout rond à la première occasion et des moutons qui ne veulent que suivre le plus fort sans trop penser.
De plus, si on regarde attentivement l’histoire, cette image colle mal à la personnalité de plusieurs personnes qu’on qualifie généralement de leaders. Prenons les exemples de Steve Jobs et de Wiston Churchill qui tous deux trônent aux sommets des palmarès des plus grands leaders.
Steve Jobs, fondateur de Apple, était un maniaque de la micro-gestion qui s’attardait à tout pleins de petits détails. Selon plusieurs de ses anciens collaborateurs, il avait une personnalité invivable.
Winston Churchill quant à lui avait un tempérament foncièrement bagarreur, c’est pour cette raison qu’il s’est surtout illustré au cours d’une guerre.
En fait, si l’on regarde l’histoire, les leaders ont des personnalités très diversifiées. Toutefois, on peut dégager deux qualités qui sont communes à tous. Tout d’abord, une vision forte. Ensuite, une forte détermination à accomplir cette vision. Comme on dit, une tête de cochon. Pour le reste, ce n’est qu’histoire de stratégie et de contexte et comme disait Machiavel : «il est bien d’être aimé, mais vos mieux être craint».
Tout cela pour vous dire qu’il est rarement de tout repos que de travailler avec un leader. C’est pourquoi, je crois qu’on devrait s’efforcer de parler de leadership plutôt que de leader. Les leaders, c’est bon pour les livres d’histoire, tandis que le leadership est à la porté de tous et permet de faire des changements beaucoup plus durables et viables.
Le leadership est une attitude qui utilisée dans certaines situations permettra à une personne d’avoir une influence positive sur le cours des événements. C’est pour cela qu’on parle de leadership situationnel.
Le leadership est un sujet bien large. Ici, je ne voudrais pas en faire une description exhaustive, mais j’aimerais identifier deux prémisses que je considère importantes.
La capacité de dire «non». Lorsqu’un groupe ou un individu vous demande de faire quelque chose qui va à l’encontre de vos valeurs ou de vos convictions, vous devez avoir le courage de signifier votre opposition. La même chose, si vous êtes dans une réunion et que tout le monde semble être d’accord, mais vous ne l’êtes pas.
La capacité de dire «oui». Dans un monde très standardisé, il est vital de ne pas attendre que toutes les conditions soient réunies avant de donner une autorisation ou pour lancer un projet. Par exemple, vous embauchez un candidat malgré qu’il ne répond pas totalement au profil recherché car vous croyez sincèrement en son potentiel. Le leadership c’est assumer ses choix.
Pour conclure, plusieurs organisations en perte de vitesse recherchent un leader pour les sauver, je pense entre autres à un parti politique bien connu. Je crois que ces organisations devraient regarder avant tout à développer le leadership de leurs membres en place car elles risquent d’attendre longtemps et à la fin être déçues.
Jérôme Guy, BAA, MBA